Trois événements viennent nous rappeler que les bonnes intentions s’évaporent dès que la couverture des besoins en énergie de nos sociétés consuméristes est en cause : l’exploitation d’un nouveau gisement en Ouganda par TOTAL en empiétant sur le domaine des girafes et des éléphants, la loi d’accélération des énergies renouvelables qui veut s’affranchir des mesures de protection des espèces protégées pendant 4 ans, la relance, partout dans le monde, des centrales à charbon, effet collatéral de la guerre en Ukraine.
Soutenu et voulu par le gouvernement ougandais, qui rêve d’un eldorado financier, le projet d’exploitation pétrolière concerne 6 400 hectares, dont un tiers dans le parc national naturel de Munchison Falls, et suppose la création d’un oléoduc de 1 443 kilomètres vers la Tanzanie, en traversant des zones sensibles. 18 800 familles ont été expropriées de leurs maisons et de leurs terres. C’est de bonne guerre d’accuser Total de cet écocide de dimension continentale. Mais, nous devons prendre conscience de notre coresponsabilité : si nous n’étions pas demandeurs de pétrole, il n’y aurait pas d’exploitation. Des voix ont demandé que ces ressources restent inexploitées pour protéger le climat. L’exemple ougandais montre qu’aucune digue ne tiendra si nous ne réduisons pas substantiellement notre besoin en énergie. Inutile de chercher des échappatoires techniques. Le projet du gouvernement français est du même acabit et il ne s’agit pas de pétrole, mais les effets sont les mêmes sur la biodiversité et notre patrimoine naturel et paysager.
La montée des tensions dans le monde, dont la guerre russo-ukrainienne est un des aspects, montre que la préoccupation climatique est facilement oubliée en face d’intérêts géostratégiques ou de confrontations idéologiques. La compétition pour l’accès aux ressources naturelles alimente l’affrontement des égoïsmes nationaux.
Réduire notre consommation est la seule voie possible pour vivre dans un monde beau et en paix.
Antoine Waechter
Novembre 2022
Comentarii