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Livres usés

Livre : le sens de l'écologie politique

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Le sens de l’écologie politique, une vision par-delà droite et gauche, par Antoine Waechter et Fabien Niezgoda, Editions Sang de la Terre, février 2017, 99 pages,

ISBN 978-2-86985-339-3, 15 €

Fondateur et co-président du Mouvement Ecologiste Indépendant, Antoine Waechter fut candidat à la Présidence de la République. Enseignant l’Histoire et la Géographie, Fabien Niezgoda est également l’auteur de l’ouvrage : Les partisans de Charles le Téméraire en Lorraine (Editions Le Polémarque).

Conçu comme un dialogue entre les deux auteurs, Le sens de l’écologie politique nous rappelle utilement et adroitement les origines de la pensée écologiste. Antoine Waechter et Fabien Niezgoda démontrent qu’elle se nourrit, et cela très anciennement, à la fois d’une démarche esthétique et respectueuse du monde et d’une approche intellectuelle comprenant parfaitement l’interdépendance de tout le vivant (et même sans doute du vivant et du non vivant). 
Tous les familiers de la littérature écologiste y retrouveront les grands auteurs, Aristote, Minois, Illich, Malthus, François d’Assise, Rousseau, Ellul, Michéa, Gorz, Meadows, Charbonneau, Terrasson, (dont je ne peux m’empêcher de reprendre cette citation : « Regardez nos villes, laissez-vous imprégner de leur dureté émotionnelle, et pensez à ce que serait le ciel, si nous avions le pouvoir de modeler la forme des nuages »). Mais on y côtoie aussi les naturalistes Linné, de Bougainville, Humboldt, Pelt et bien d’autres. Le sens de l’écologie politique offre en cela un bel équilibre entre la réflexion sociétale et historique et la science. Écologistes et écologues, trop souvent séparés, y ont leur juste place.  
Le livre est organisé autour de quelques  grands thèmes : la beauté de la nature, la finitude du monde, le progrès… On y trouve aussi une intéressante critique des Lumières dont les auteurs prétendent, et je partage leur point de vue, qu’elles ne fondent pas la pensée écologiste. Fabien Niezgoda et Antoine Waechter affirment dans ce chapitre la distinction entre ce qui relève de la connaissance et ce qui relève de la volonté de dominer et nous disent que le passage de la première à la seconde relève, non de la science, mais d’un choix de société, en cela, « c’est une question éminemment politique » déclarent-ils. La démographie est ici utilement abordée, quand elle est ailleurs si souvent ignorée. Intéressante réflexion également sur l’enracinement, quand la mode est au mondialisme et à la remise en cause de toute attache et de tout amour d’un territoire. Je ne puis également qu'adhérer à l'affirmation de l'écologisme en tant qu'humanisme. Peut-être aurait-on pu y trouver une référence plus large aux réflexions sur la démesure (l’hubris) et sur les questions d’échelle telles qu’elles furent évoquées par exemple dans l’excellente étude d’Olivier Rey « Une question de taille ».  
L’un des messages de l’ouvrage est que l’écologie est à la fois conservatrice et innovante. Conservatrice par le respect dû aux lois de la nature et à sa beauté, innovante par l’affirmation nette de la nécessité de changer nos comportements, bien loin de la vision simpliste d’un combat politique binaire axé sur la seule communication et sur une modernité de façade. Bref, une lecture salutaire à un moment où, pour la première fois depuis 40 ans, l'écologie s'est trouvée absente d'une élection présidentielle.
L'auteur a présenté son ouvrage et différentes réflexions sur la démographie à l'occasion d'un entretien sur TV Libertés.

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