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La forêt



Quelques postulats pour une bonne considération de la Forêt en France métropolitaine.


La forêt est un capital commun, elle forge les paysages qui sont un patrimoine collectif. Nous en avons la responsabilité collective pour aujourd’hui et pour les générations futures. Cela impose des pratiques durables et une communication envers tous pour construire une solidarité sur ce commun.


La nature est un équilibre complexe que la science n’a pas intégralement décodé. L’intervention de l’homme sur le milieu engendre des conséquences réelles et peut affecter ces équilibres fragiles. 


Pour notre groupe, il convient de marier respect de la biodiversité avec les enjeux d’une politique économique conforme aux besoins de notre société. C’est là notre vision d’une écologie responsable et positive, une vision sur le long terme.


Conduire une forêt responsable c’est aussi en servir tous ses usages. La forêt est à la fois un milieu de production, de culture, de loisir, parfois naturel mais aussi fréquemment industrialisé au fil des siècles. Tout ce que la science nous apprend c’est que l’excès, la monoculture, sont producteurs de catastrophes à court ou moyen terme.


Après avoir promu des plantations massives en monocultures, mises à mal par la maladie, nos sociétés s’interrogent sur un nouvel équilibre entre production, durabilité et équilibres à reconstruire.


La part du politique dans la réponse à donner est déterminante.  C’est le politique qui fixe les orientations.  Nous affirmons que la réponse ne peut être unique et qu’il est de notre responsabilité de ne pas jouer aux apprentis sorciers.


La Loi n°2009-967 du 3 août 2009 de programmation relative à la mise en œuvre du Grenelle de l’Environnement fixe les objectifs et définit le cadre d’action de la politique à mettre en place pour lutter contre le changement climatique, préserver la biodiversité, pour contribuer à un environnement « respectueux de la santé » et pour préserver et mettre en valeur les paysages.


Article 34 « La biodiversité forestière ordinaire et remarquable doit être préservée et valorisée, dans le cadre d’une gestion plus dynamique de la filière bis et dans une perspective de lutte contre le changement climatique. La production accrue de bois, en tant qu’écomatériau et source d’énergie renouvelable, doit s’inscrire dans des projets de développement locaux… »


L’enjeu de notre politique c’est de marier respect de l’environnement et production. Cette politique implique :


·         Une gestion durable des forêts


o   L’agroforesterie est une illustration de pratiques ancestrales reprises récemment.

L’agrofesterie est un ensemble de pratiques qui associent arbres, cultures agricoles et/ou animaux d’élevage c’est l’une des pistes pour mettre en œuvre une agriculture résiliente tout en répondant aux défis environnementaux majeurs de notre temps.

Cette tendance est à contre sens de la production industrielle massive. Les buts poursuivis sont de renforcer la vie du sol, améliorer le stockage de l’eau, protéger les cultures et animaux des aléas climatiques, enfin elle améliore la biodiversité.

 

·         Une planification et une régulation utiles pour encourager les pratiques durables


o   Les plans de gestions forestière sont à renforcer, ceci dans le cadre du Schéma Régional de Bourgogne Franche-Comté approuvé en décembre 2023, des quotas d’exploitation sont à poser, une politique d’export est à revoir afin de privilégier les circuits courts. La mise en place de réserves naturelles doit participer à l’accroissement de la biodiversité.


·         Une intervention forte du politique pour réguler le commerce du bois


o   L’exportation des bois vers des pays à faible coût de main d’œuvre est à interroger. Il convient de promouvoir de nouvelles chaines de valeurs respectueuses de l’environnement. Moratoire sur les exportations de bois comme proposé par la FNB (Fédération Nationale du Bois), pour sauver les scieries européennes, le temps de trouver des outils de régulation comme des quotas.


·         De la recherche et de l’innovation


o   A titre d’exemple : Technologies de télédétection, biotechnologie pour créer des variétés d’arbres résistant aux maladies et changement climatique. Ou encore utilisation des sous-produits forestiers pour produire de l’énergie renouvelable.


·         Une logique économique


o   Comment trouver un équilibre entre production de masse à bas coût et production artisanale et de proximité soutenant les savoirs faire locaux ? C’est l’objectif d’un soutien par nos institutions de Région, afin de promouvoir un modèle d’économie circulaire labéllisée BFC


·         Des actions de formation


o   Redonner du sens à la nature, à la forêt patrimoine vivant porteur d’une richesse historique. Il est utile de remettre l‘humain au cœur de la forêt, pour cela il convient de développer des formations sur le terrain, afin de reprendre contact avec la terre. Par ces actions de formations permettre de faire le lien entre art, littérature et histoire. Ainsi viser à former des citoyens acteurs de la préservation de ce milieu.


o   Intégrer les enjeux contemporains et futurs en éduquant sur les défis actuels, tels que les dérèglements climatiques, la déforestation illégale, ou encore les pressions industrielles.

 

La forêt de notre région est souvent malmenée en particulier par les coupes rases qui détruisent la biodiversité. Ces pratiques se doivent d’être abandonnées en privilégiant les coupes de régénération en lieu et place.


Il est temps de promouvoir une autre forêt, celle ou le mélange des essences permettra d’écarter les maladies, offrira un bois d’œuvre de qualité et donnera au paysage une beauté retrouvée.

 

Pour notre groupe la forêt est un milieu naturel qu’il convient de considérer par le respect collectif de ce patrimoine vivant français.


En résumé opérationnel


Afin d'assurer l'ensemble des fonctions de la forêt, quatre règles essentielles :


1. pas de monoculture (et si possible assurer le renouvellement naturel du couvert forestier c'est-à-dire sans plantation)


2. pas de coupe rase, opération très traumatisante pour la faune et pour le paysage, qui peut être évitée par une gestion en futaie jardinée (pied par pied)


3. garantir la présence de quelques arbres anciens par hectare (entre 3 et 5 au moins) ; ce sont les arbres de la catégorie des très gros bois qui portent la biodiversité de la forêt


4. ne pas raccourcir le temps de rotation, en principe, 140 ans pour le hêtre, 170 ans pour le chêne, pour disposer de forêt digne de ce nom.

 

Le réchauffement climatique met à mal la forêt. L'épicéa, espèce allochtone est à bannir. Le hêtre serait condamné selon le Ministère. Il faut se garder de toute hâte. La population de hêtres abrite une grande diversité génétique d'où peuvent sortir les arbres adaptés aux nouvelles conditions. La prudence est de mise. 

 

Christophe Normier, Conseiller Régional du MEI en Bourgogne - Franche-Comté


source image : Wikimedia commons

1 Comment


dr.barthes
il y a 16 heures

A force de considérer les forêts - et tant d'autres choses - sous le seul angle de ressources, au sens économique du terme, nous détruirons la beauté et les équilibres de la Terre.

Nous nous conduisons en barbares avec tout ce qui vit, en réalité avec l'ensemble de la nature.

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