Dermatose nodulaire : la lettre du MEI

source de l'illustration : Wikimedia commons

Lettre ouverte du Mouvement Ecologiste Indépendant à Madame Genevard, ministre de l'agriculture, sur la politique à mener conte la dermatose nodulaire bovine.

Madame Annie GENEVARD

Ministre de l’Agriculture et de la Souveraineté alimentaire

Hôtel de Villeroy

78, rue de Varenne

75349 PARIS SP 07

Le 10 décembre 2025

Objet : dermatose nodulaire bovine

Madame la Ministre,

Nous demandons, à l’exemple des syndicats qui la refusent, l’abandon de la politique du « dépeuplement » comme réponse à la dermatose nodulaire bovine, qui affecte les troupeaux et les éleveurs. Nous plaidons pour une stratégie moins brutale : la mise en quarantaine du troupeau associée à une vaccination préventive : un animal malade sera retiré du troupeau et ce dernier sera strictement confiné pendant 40 jours, qui est le temps de l’incubation. Pendant ce laps de temps, aucun animal ne pourra être vendu et ne pourra être mis à l’herbe. Les restrictions seront levées à l’issue de cette période d’observation si aucun nouvel animal malade n’est apparu

Rappelons que la dermatose nodulaire bovine ne présente aucun danger pour l’humain et ne décime pas les troupeaux, même si entre 1% et 40% des animaux infectés (selon les sources, très divergentes) peuvent en mourir. La baisse de la production de lait est le principal, voire unique, impact de la maladie. La stratégie de la terre brûlée (dite du dépeuplement) déstabilise psychologiquement des familles d’éleveurs et condamne des animaux sains. Elle affecte la motivation des producteurs laitiers alors que la filière est déjà fragilisée par les faibles rémunérations. La disparition d’un élevage signifie habituellement l’extension du maïs au détriment de l’herbe.

Le taon est le vecteur principal du virus. Si l’insecte est capable de parcourir de grandes distances, il est aussi exophile, c’est-à-dire qu’il ne pénètre pas dans les locaux : les troupeaux infectés le sont au pâturage ce qui distingue habituellement des exploitations familiales.

Nous plaidons pour une stratégie globale qui tient compte de tous les aspects, affectifs, émotionnels, respect de l’animal. La méthode du dépeuplement est de nature à déstabiliser une filière support de la politique de l’herbe, du respect des paysages bocagers et de leur biodiversité, de la protection des eaux.

Dans l’espoir d’une évolution des politiques publiques sous votre autorité, je vous prie de croire, Madame la Ministre, à l’expression de nos sentiments les meilleurs.

Antoine WAECHTER

Co-président du MEI